Le projet de résidence Rythmes Croisés : Mémoire Ancestrale et Résonances Contemporaines de Maroussia Pourpoint explore la mémoire des danses traditionnelles béninoises dans un contexte contemporain. Elle a choisi de concentrer sa recherche sur la musique goumbé du Bénin et le bèlè de la Martinique, deux genres utilisant le tambour de manière similaire, particulièrement le tambour couché.

La résidence a été réalisée dans plusieurs villes du Bénin : Ouidah, Parakou, Dassa et Savè. Le projet s’est divisé en trois phases : une première phase de recherche historique à Ouidah, Parakou et Dassa, suivie d’un travail collaboratif avec le danseur béninois Adéyèmi Akponnin, le danseur martiniquais Robert Régina et les musiciens Rodolf Oloukoi, Adéoti Euloge Oke, Marouf Saliou à Savè, et enfin une restitution à Ouidah.

L’artiste a exploré les liens entre les cultures béninoises et martiniquaises, notamment à travers les pratiques du tambour et de la danse, tout en abordant les thèmes de la mémoire et des héritages de l’esclavage. Ce travail a abouti à une présentation publique mêlant danse, théâtre et échanges avec le public.
Maroussia Pourpoint prévoit de poursuivre sa recherche avec un spectacle vivant en intégrant de nouveaux éléments musicaux et culturels.

« Durant ce temps de travail, ce qui était intéressant était de noter les différents rapports à la danse entre le « corps martiniquais » et le «corps savèens ». Je parle de corps inscrit dans un environnement et un héritage culturel.
C’était impressionnant de voir le répertoire de musiques et de danses que maitrisaient les artistes de Savè et c’était tout autant intéressant de voir que sortir de ce répertoire n’avait aucun sens pour eux. Le travail d’improvisation dansée que nous essayions de mener avec eux était considéré comme de « la gymnastique » pour reprendre les termes d’Adeyemi. (…)
Ce temps de résidence a permis de sortir des hypothèses pour entrer dans une réalité qui n’était pas forcément celle espérée, mais qui a ouvert de nouvelles possibilités, toujours en lien avec ce même travail de rapport au tambour. »
– Maroussia Pourpoint, Extrait de son Rapport Narratif de résidence