« J’ai choisi de travailler avec des matériaux impossibles à soumettre, à discipliner : des filets, des mailles, des fils, des sérigraphies artisanales. Des matériaux à la fois indulgents (forgiving), empêchant toute tentative de précision, et semblant soumis à leur propre mouvement. Des tamis au travers desquels l’histoire et les yeux se perdent. »Extrait du Rapport Narratif de résidence de l’artiste

Pour la restitution de son travail, elle s’est inspirée d’un texte de l’artiste Thomas Hirschhorn, qui prône l’importance de « donner forme » contre le « piège de l’information ». Ainsi, sa présentation finale a inclus plusieurs éléments : une tisane créée à partir de plantes médicinales locales, des extraits sonores tirés des entretiens qu’elle avait réalisés, une carte de Porto-Novo présentant cinq couches temporelles et des sérigraphies artisanales basées sur ses photographies personnelles.

Ainsi, l’artiste a déployée, lors de la restitution, un ensemble d’installations intégrant sculptures, cartographie, bandes sonores, etc. Elle a utilisé des matériaux tels que des filets et des mailles pour symboliser les conflits et les transformations de la ville, cherchant à capturer l’imprécision et la fluidité de l’histoire.

Le projet a été rendu possible grâce au soutien du Centre Culturel, Artistique et Touristique Ouadada, qui a facilité ses rencontres avec des figures importantes de la ville et lui a permis d’accéder à des informations clés. L’expérience a enrichi sa compréhension de la diversité des communautés locales et des héritages de la colonisation.

Après la résidence, Éléonore Labattut souhaite poursuivre son travail en approfondissant la question des « lieux en dispute », en développant de nouvelles cartes et techniques pour explorer ces territoires et proposer des processus collectifs de resignification.