Le projet La part invisible : forêts sacrées de Marie Bovo explore la spiritualité des forêts sacrées du Bénin. En collaboration avec Atlantic Artspace (Ouidah), elle s’est immergée dans ces espaces sacrés et a échangé avec des gardiens des traditions et dignitaires spirituels. Son approche nocturne a capté l’interaction entre le visible (arbres, faune, humains) et l’invisible (divinités, esprits).

La forêt et la nuit, fragiles et menacées, deviennent le cœur d’un récit photographique mêlant écologie, croyance et mémoire. Travaillant à la chambre
photographique en argentique, elle utilisera la lumière de la lune, avec des temps de pause longs, pour révéler une vision onirique et mystique du paysage.

Le projet s’est déroulé en deux phases : des repérages et des rencontres avec les communautés, suivies des prises de vue en forêt. En parallèle, deux ateliers artistiques ont été proposés aux jeunes pour approfondir la réflexion sur ces territoires sacrés.

« Au retour de Lokoli, je retournais une fois encore à Kpassé, cette fois pour filmer le crépuscule dans les grands arbres et l’envol des chauves-souris (atoké) qui nichaient le jour dans ces arbres et sortaient à la tombée de la nuit pour prendre leur envol hors de la forêt. Cette forêt était le cœur de mes recherches, de mon cheminement d’expériences pour approcher la singularité de la cosmogonie Vaudoun autour du vivant et tenter d’en rendre compte dans mes photographies. Au travers des rencontres, des discussions avec des personnes aussi variées que peuvent l’être un piroguier, un directeur de musée ou une prêtresse Vaudoun, d’autres paroles d’écologies ont surgit. Cette « écologie » Vaudoun pourrait peut-être s’appréhender comme un nœud de correspondances, une science des relations entre les humains et tout ce qui vient à l’existence de la forêt. »
Extrait du rapport narratif de résidence de l’artiste